Artistes



Le Nouveau réalisme     


Le Nouveau Réalisme s’inscrit dans un mouvement général de renouvellement des langages plastiques et des thèmes face à l’émergence d’une société industrielle et de consommation, en rupture avec l’immédiat après-guerre.

Il a été fondé en octobre 1960 par une déclaration commune dont les signataires sont Yves Klein, Arman, François Dufrêne, Raymond Hains, Martial Raysse, Pierre Restany, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Jacques de la Villeglé ; auxquels s’ajoutent César, Mimmo Rotella, puis Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps en 1961.

Ces artistes affirment s’être réunis sur la base de la prise de conscience de leur « singularité collective ». En effet, dans la diversité de leur langage plastique, ils perçoivent un lieu commun à leur travail, à savoir une méthode d’appropriation directe du réel. Leur travail collectif, des expositions élaborées ensemble, s’étend de 1960 à 1963, mais l’histoire du Nouveau Réalisme se poursuit au moins jusqu’en 1970, année du dixième anniversaire du groupe marquée par l’organisation de grandes manifestations.

Pour autant, si cette prise de conscience d’une « singularité collective  » est déterminante, leur regroupement se voit motivé par l’intervention et l’apport théorique du critique d’art Pierre Restany, lequel, d’abord intéressé par l’art abstrait, se tourne vers l’élaboration d’une esthétique sociologique après sa rencontre avec Klein en 1958, et assume en grande partie la justification théorique du groupe.
Pierre Restany

Le terme de Nouveau Réalisme a été forgé par Pierre Restany à l’occasion d’une première exposition collective en mai 1960. En reprenant l’appellation de « réalisme », il se réfère au mouvement artistique et littéraire né au 19e siècle qui entendait décrire, sans la magnifier, une réalité banale et quotidienne. Cependant, ce réalisme est « nouveau ». Il s’attache à une réalité nouvelle issue d’une société urbaine de consommation, et son mode descriptif est lui aussi nouveau car il ne s’identifie plus à une représentation par la création d’une image adéquate, mais consiste en la présentation de l’objet que l’artiste a choisi.


 « L’école niçoise veut nous apprendre la beauté du quotidien. Faire du consommateur un producteur d’art. Une fois qu'un être s'est intégré dans cette vision, il est très riche, pour toujours. Ces artistes veulent s'approprier le monde pour vous le donner. A vous de les accueillir ou de les rejeter. »
Pierre Restany, Avec le nouveau réalisme, sur l’autre face de l’art, Nîmes, Éditions Jacqueline Chambrons, 2000


Les artistes du Nouveau Réalisme:      


Yves Klein:     
Yves Klein (1928-1962)





















           Yves Klein, peintre français, naît à Nice le 28 avril 1928. Son père, Frédéric Klein, dit Fred, hollandais d’origine indonésienne, est un peintre figuratif. Sa mère, née Marie Raymond, est alors une étudiante aux Beaux-arts et s’affirmera plus tard comme peintre abstrait. Yves Klein décède à Paris le 6 juin 1962.
              

           En 1955, il expose au Club des solitaires, à Paris, des monochromes de différentes couleurs, sous le titre Yves, peintures.


Monochromes, Yves Klein

Il rencontre le critique d’art Pierre Restany : sa carrière de peintre est lancée. En 1957, il entame son « époque bleue », choix de couleur que confirme sa découverte, lors d'un voyage à Assise, des ciels de Giotto, en qui il reconnaît le précurseur de la monochromie bleue : uniforme et spirituelle. Le bleu trouvé par Klein est officialisé en 1960 lorsqu’il dépose le brevet de sa formule sous le nom de l’IKB.

Monochrome bleu, Yves Klein




Anthropométrie de l'époque bleue 1960, Yves Klein

À partir de cette date, il devient un artiste de renommée mondiale, ce qui lui permet de co-fonder le Nouveau Réalisme, tout en poursuivant ses recherches personnelles.




Arman:     

                  Arman, né Armand Fernandez le 17 novembre 1928 à Nice et mort à New York le 22 octobre 2005, est un artiste français, peintre, sculpteur et plasticien, renommé pour ses « accumulations ». Il fut l’un des premiers à employer directement, comme matière picturale, les objets manufacturés, qui s’apparentaient pour lui à des extensions de l’humain, à croissance et multiplication continues.

Arman


             












                  Armand Fernandez entreprend des études artistiques à l’École des arts décoratifs de Nice en 1946, puis à l’École du Louvre, à Paris, de 1949 à 1951. Entre temps, il se lie d’amitié avec Yves Klein, rencontré dans un cours de judo : celui-ci introduit Arman auprès du critique Pierre Restany pour former le groupe des Nouveaux Réalistes en 1960.

                 Ses premières peintures, les Cachets, composent des images abstraites à partir d’empreintes d’objets trempés d’encre, jusqu’au jour où il prend conscience que l’objet lui-même peut être encore plus signifiant que son image ainsi reportée.

Empreintes de cachets sur papier, Arman, 1955




















Arman, 1955



















Arman, 1957





















C’est le début de son travail d’Accumulations qui rassemble de grandes quantités d’objets identiques fondus dans du plexiglas. L’accumulation préside au principe de la série des Poubelles, dont certaines parviennent à assumer le rôle de portrait, par exemple celui d’Yves Klein, personnalisé par la présence d’objets bleus.

Accumulations d'ordures ménagère sous verre, Arman, 1959



Poubelle de Jim Dine, Arman, 1961




Poubelle, Arman




















                  Parallèlement aux Accumulations d’objets quotidiens une autre démarche artistique est associée au nom d’Arman : les Colères, actes de vandalisme souvent exécutés en public dont les reliques sont rassemblées pour constituer un tableau.




Die wise orchid, Arman, 1963













Colère de violon, Arman, 1962























                      Depuis les années 70, l’art d’Arman s’illustre par la réalisation de sculptures monumentales, comme Long Term Parking, réalisée en 1982 pour le parc de la Fondation Cartier de Jouy-en-Josas, œuvre composée de soixante voitures empilées dans une gangue de béton.




Long Term Parking, Arman, 1982























François Dufrêne:      

                         François Dufrêne, né le 21 septembre 1930 à Paris où il est mort le 12 décembre 1982, est un plasticien et poète lettriste français. Principalement connu comme affichiste  il est considéré comme l'un des artistes importants du nouveau réalisme.

François Dufrêne (1930-1982)

                












                 En 1950, François Dufrêne rencontre Yves Klein, puis Raymond Hains et Jacques Villeglé en 1954. En plus de son travail poétique, il entame alors une carrière de plasticien.

François Dufrêne

















        En 1957, François Dufrêne découvre les «dessous» des affiches lacérées par les passants anonymes, constitués par les empreintes que les couches de papier laissent les unes sur les autres. Grattant pour isoler un mot ou une lettre, il exalte la matérialité du papier. A partir de 1959, François Dufrêne expose son travail, notamment à la 1ère Biennale de Paris.

Sans titre, François Dufrêne











             En 1960, il participe avec Pierre Restany, Yves Klein, Jean Tinguely, Arman, Raymond Hains et Jacques Villeglé à la fondation des Nouveaux Réalistes et participe aux différentes manifestations du groupe.

















Sans titre, François Dufrêne











                 Dans les années 70, François Dufrêne utilise notamment des stencils administratifs et «dessous» de stencils, crée des «bibliothèques» en ouate de cellulose marouflée sur toile et réalise des dessins marqués par son passé de lettriste.

Raymond Hains:     

Raymond Hains (1926)










                Raymond Hains est un artiste plasticien français, né à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) le 9 novembre 1926 et mort à Paris le 28 octobre 2005Il entre à l’École des beaux-arts de Rennes en 1945 pour étudier la sculpture, mais n’y reste que six mois, le temps d’y rencontrer Jacques de la Villeglé, autre futur affichiste du groupe des Nouveaux Réalistes. Il commence alors à réaliser des photographies à l’aide de lentilles déformées qui donnent de l’objet une image éclatée. Exposées en 1947, ces photographies constituent sa première exposition personnelle, à la Galerie Colette Allendy, à Paris.

Photo abstraite, Raymond Hains














             Dans les années qui suivent, Hains réutilise ce procédé pour réaliser des films expérimentaux ; et c’est à l’occasion d’un tournage en 1949, où il se propose de filmer des affiches collées sur des murs de rues, que naît l’idée de se les approprier.

Raymond Hains,1973



Raymond Hains






















             En compagnie de Jacques de la Villeglé, il collecte des affiches publicitaires usées par des mains anonymes dans les rues de Paris. Mais ce n’est qu’en 1957 qu’ils présentent le résultat de leurs trouvailles, toujours à la Galerie Colette Allendy, dans une exposition intitulée Loi du 29 juillet 1881, titre qui fait référence à la législation du droit de l’affichage public.

                    Après la création du groupe des Nouveaux Réalistes en 1960, Hains continue d’exposer des affiches lacérées, en compagnie des affichistes VillegléDufrêne et Rotella.
Parallèlement, dès 1959, il récolte des affiches sur leur support d’origine, bois et métal, qui lui permettent d’instaurer un dialogue entre le fond et les couleurs de l’image.

Raymond Hains




Raymond Hains











Martial Raysse:      

                  Martial Raysse est un plasticien français né le 12 février 1936 à Golfe-Juan (Alpes-Maritimes). Il vit et travaille à Issigeac (Dordogne). Après des études littéraires, Martial Raysse réalise dès 1959 ses premiers assemblages en enfermant dans des boîtes transparentes de petits jouets, des objets de toilette, pour mettre en scène, sans façon, la charge d'émotion et d'intensité visuelle de ces bibelots froids. 


             En 1960, ses Etalages-Hygiène de la vision d'ustensiles de ménage accrochés autour d'un balai-brosse, ou de produits solaires et de jouets de plage surmontés d'une effigie publicitaire, font entrer dans l'univers de l'art « un monde neuf, aseptisé et pur », celui des supermarchés et des publicités de la société de consommation. Cette réappropriation d'objets de la plus grande banalité le rapproche de la recherche d'Arman, Spoerri, Tinguely, avec qui il fonde en 1960 le groupe des Nouveaux Réalistes. 

Etalage de la vision, Martial Raysse, 1960















          Considéré bientôt comme le jeune créateur français le plus proche du Pop Art américain, Raysse participe de 1961 à 1966 à de nombreuses manifestations artistiques à travers l'Europe et l'Amérique. Après 1968, Raysse opère une mutation qui l'amène à rompre brusquement avec le circuit des marchands et des galeries et à se retirer dans le Midi. Au sein d'une communauté qu'il crée avec quelques amis, il produit des œuvres à l'aide de techniques artisanales, pour revenir ensuite à la peinture la plus traditionnelle.

La belle mauve,  Martial Raysse, 1962



Tableau d'objets,  Martial Raysse, 1961



Martial Raysse






















Daniel Spoerri:       

                Daniel Isaak Feinstein, dit Daniel Spoerri, est un artiste plasticien et danseur suisse d'origine roumaine, né le 27 mars 1930 à Galați (Roumanie).

Daniel Spoerri










            Il se lie très jeune d’amitié avec Jean Tinguely. En 1960, alors qu’il collecte des ferrailles pour Tinguely, il a l’idée de coller les objets rassemblés en vrac sur un support qu’il redresse à la verticale, fixant ainsi dans la durée le dispositif d’un instant dû au hasard. C’est la naissance de ses tableaux-pièges qui, principalement, immortalisent des reliefs de repas, comme c’est le cas pour le Repas hongrois et autres dîners de l'exposition 723 ustensiles de cuisine. Cette entreprise culmine avec l’ouverture d’un restaurant permanent par Spoerri à Düsseldorf en 1968.


Tableau piège,  Daniel Spoerri



Tableau piège,  Daniel Spoerri






















              Parallèlement aux tableaux-pièges, Spoerri développe l’idée de détrompe-l’œil, œuvres dans lesquelles il combine un tableau classique illusionniste, un « chromo », avec des objets ayant pour fonction de démystifier cette image, de la reléguer parmi les objets de la banalité.
Daniel Spoerri vit actuellement en Toscane, où il a ouvert sa propre fondation dotée d’un parc de sculptures.


Trompe l'oeuil,  Tableau piège,  Daniel Spoerri











Jean Tinguely:     
             Jean Tinguely, né le 22 mai 1925 à Fribourg et mort le 30 août 1991 (66 ans) à Berne, est un artiste plasticien suisse.


 Jean Tinguely (1925-1991)


               Après une scolarité de 1941 à 1945 à l’Ecole des arts décoratifs de Bâle, Jean Tinguely commence à construire des sculptures en fil de fer, proches de l’esprit surréaliste. Ayant fait la connaissance de Daniel Spoerri, alors danseur, il crée en 1953 un décor cinétique pour l'un de ses ballets. Ce travail annonce la fabrication de tableaux composés de reliefs peints dont certaines parties sont mobiles, que Tinguely expose pour la première fois à Paris, en 1954, à la Galerie Arnaud. Peu à peu, il introduit dans ses compositions des objets mobiles, comme des marteaux, qui procurent une dimension sonore à son travail.

 Jean Tinguely


Cyclograveur,   Jean Tinguely


               Installé à Paris, il rejoint le groupe d’artistes cinétiques de la Galerie Denise René, et fait la connaissance d’Yves Klein avec lequel il conçoit une exposition à la Galerie Iris Clert en 1958, Vitesse pure et stabilité monochrome. C’est par le biais d’Yves Klein qu’il participe au Nouveau Réalisme, entraînant avec lui Spoerri.




Vitesse pure et stabilité monochrome,   Jean Tinguely,1958
















            À partir de 1959, il se lance frénétiquement dans la conception de machines, notamment des machines à dessiner ou à peindre abstrait, parodiant à sa façon la « rage de l’expression » revendiquée par une partie de l’abstraction. Mais la machine qui l’a rendu mondialement célèbre reste la gigantesque construction auto-destructrice, L’Hommage à New York, installée dans le jardin du Museum of Modern Art en mars 1960.


L'hommage à New-York, Tinguely

















           Tout en prenant part aux activités collectives des Nouveaux Réalistes, il répond de plus en plus à des commandes publiques monumentales que l'on peut voir, par exemple en forêt de Fontainebleau (Le Cyclop), à Genève, à Bâle, ou encore à Paris avec la Fontaine Stravinski, réalisée en collaboration avec sa compagne Niki de Saint Phalle.


Jacques de la Villeglé:       

             Jacques, Marie, Bertand, Mahé de La Villeglé, dit « Jacques Villeglé », né le 27 mars 1926 à Quimper, est un plasticien français. Jacques Villeglé a étudié la peinture et le dessin à l'école des Beaux-Arts de Rennes. Il y rencontre Raymond Hains. Il part étudier l'architecture à l'école des Beaux-Arts de Nantes.




Jacques Villeglé












       En 1947, il commence à collectionner des débris et des fers tordus qu'il considère comme des sculptures. À partir de 1949, Jacques Villeglé s’intéresse et collectionne les affiches lacérées et annonce la disparition de l'artiste au profit du «collecteur», ou collectionneur. Tout comme Raymond Hains, il se veut simple collecteur de fragments qu'il ne fait que choisir et signer.
Sculpture fer,  Jacques Villeglé


Jacques Villeglé


         Jacques Villeglé rédige une mise au point sur les affiches lacérées. Intitulée «Des réalités collectives», elle est la préfiguration du manifeste du Nouveau Réalisme. Jacques Villeglé et François Hains rencontrent Yves Klein, puis Pierre Restany et Jean Tinguely. En 1960, après leur participation à la 1ère Biennale de Paris, ils créent le groupe des Nouveau Réalistes. En 1957, Villeglé fait la connaissance de Gérard Deschamps qui expose a la galerie Colette Allendy.

Jacques Villeglé














César:       

             César Baldaccini, dit César, est un sculpteur français, né le 1er janvier 1921 à Marseille (Bouches-du-Rhône) et mort le 6 décembre 1998 à Paris. Il fait partie des membres des Nouveaux réalistes,


César (1921-1998)














                César Baldaccini est successivement élève à l’Ecole des Beaux-arts de Marseille et à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris jusqu’en 1948 où il est formé aux techniques traditionnelles de la sculpture. Après sa scolarité, rompant avec les techniques académiques pour des raisons initialement économiques, il réalise ses œuvres à partir de ferrailles qu’il assemble au moyen de la soudure à l'arc. Ces sculptures, exposées pour la première fois en 1954, constituent la première exposition personnelle de César à laGalerie Lucien Durand à Paris.


Le diable ou la raie,  César , 1956



César 








                Plus emblématiques de son œuvre, les Compressions sont réalisées à partir de 1958, tout d’abord en utilisant des plaques de métal indifférenciées, puis à partir de voitures qu’il compresse en blocs rectangulaires. Cette opération aléatoire qui efface la subjectivité de l’artiste au profit de l’anonymat de la machine, ainsi que la référence aux « ready-mades » de Duchamp quant au matériau de base de l’œuvre, font de lui un des protagonistes du Nouveau Réalisme à sa création. Toutefois, César maîtrise très vite la technique des Compressions, ce qui lui permet de diriger ses travaux, pour aboutir au célèbre parallélépipède remis à la cérémonie des Césars du cinéma.


Coppercompression,  César 

César 


              Parallèlement aux Compressions, César, au cours des années 60, revient à la technique du bronze pour réaliser des figures humaines ou bien des parties du corps humain, comme le Pouce.
En contrepoint aux Compressions, il réalise en 1967 sa première Expansion : il s’agit de laisser librement se répandre une mousse de polyuréthane qui se solidifie rapidement.



Pouce,  César 


Niki de Saint Phalle:      

Niki de Saint Phalle (1930-2002)


                      Niki de Saint Phalle, née à Neuilly-sur-Seine dans les Hauts-de-Seine, le 29 octobre 1930 et décédée à San Diego le 21 mai 2002 (71 ans), était une artiste française, plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films. Niki de Saint Phalle fut d'abord chanteuse et ne suivit pas d'enseignement artistique, mais commença à peindre en 1952. En 1961, elle est membre du groupe des Nouveaux réalistes et inaugure un tout autre aspect de son œuvre : elle fabrique des objets en plâtre auxquels sont accrochés des sachets de peinture sur lesquels le public est invité à tirer à la carabine ; les œuvres sont ainsi colorées en fonction de l’habileté (ou non) des tireurs, la violence sous-jacente à cette entreprise parodiant celle de l’Expressionnisme abstrait, et en particulier l’Action Painting de Pollock. La première de ces expériences, à laquelle participent ses amis américains Jasper Johns et Robert Rauschenberg, est organisée à la Galerie J sous le titre Feu à volonté en 1961.
Niki de Saint Phalle, 1961 


               En même temps, elle commence à construire des figures humaines en assemblant des déchets, comme La Mariée ou Crucifixion : en se servant d’objets communs, elle participe à l’esprit des Nouveaux Réalistes, mais sa sensibilité l'incline à utiliser les objets comme moyen d’exprimer une réalité psychologique refoulée par les contraintes sociales.

Crucifiction,  Niki de Saint Phalle 



















La Mariée,  Niki de Saint Phalle 





















                En 1964, reprenant l’iconographie essentiellement féminine de ses figures humaines, elle produit ses premières Nanas en papier-mâché ou en plastique, peintes de couleurs extrêmement vives et parfois monumentales. En collaboration avec Tinguely, elle construit par exemple pour le Moderna Museet de Stockholm en 1966 une Nana couchée longue de plus de 25 mètres dans laquelle les visiteurs peuvent entrer pour voir des installations ou des films.

Nana,  Niki de Saint Phalle , 1966

















                 Par la suite, elle construit un grand nombre de sculptures destinées à des espaces publics, en variant leurs thèmes parfois proches de la culture pré-colombienne ou indienne, comme c’est le cas avec la Fontaine Stravinski qu’elle a réalisée en 1982 avec Tinguely.


Gérard Deschamps:      

                  Gérard Deschamps est un artiste plasticien français né en 1937 à Lyon. En 1957, Gérard Deschamps expose à la Galerie du Haut-Pavé à Paris ses 1ers tableaux faits de chiffons et plissages qui annoncent le Nouveau Réalisme. 


Gérard Deschamps















             En 1960, il rencontre Hains et Villeglé. Il intègre officiellement le groupe des Nouveaux Réalistes en 1961. Gérard Deschamps se spécialise dans les chiffons, les dessous féminins et les tissus d'essuyage industriels japonais envahissent ses ateliers. Ses compositions à base de dessous féminins lui vaudront d'être censuré à plusieurs reprises.
Gérard Deschamps
         
















  A partir de 1961, il expose des chiffons japonais et belges issus de la publicité, des nappes de cuisine en plastique, des patchworks... L’artiste utilise également des plaques de blindage et des enveloppes de métal qui servent à isoler les réacteurs d'avions, marquées par des irisations de chaleur. 


Gérard Deschamps
          















             En 1965, Gérard Deschamps développe les métaphores militaires et crée les «bananes» en grillage métallique plissé et coloré, qui mesurent jusqu'à 8 mètres de long et rappellent les barrettes de décorations militaires. Il invente les effets de moirage grâce à la superposition des grilles métalliques. 



Gérard Deschamps





















         En 1970, ils rompt avec le monde de l'art parisien. Son travail sera régulièrement présenté à partir de 1978 dans les expositions, et les galeries parisiennes et étrangères.













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Robert Smithson

           Robert Smithson (1938- 1973) est considéré comme le théoricien du Land Art. C'est un artiste contemporain dont la production pourrait-être lié entre autre à l'art minimal et au Land-Art. Après avoir étudié la peinture et le dessin, il se détermine à sortir des lieux d'exposition convenus. Il percevait les structures du monde de l'art, telle que les galeries et les musées, comme des endroits trop restrictifs et surtout inadaptés, car les œuvres y perdaient toutes leur charge vitale et devenaient alors des "objets", déconnectés de leur premier sens.
Ses terrains de prédilection pour créer prenaient généralement leurs sources dans des paysages désertiques ou désertés.



          " A travers le pays, il y a beaucoup de zones minières, de carrières inutilisés, des lacs et des rivières pollués. Une des solutions les plus pratiques pour l'utilisation de ces endroits dévastés serait de recycler la terre et l'eau en termes de "earth art".



             Ses œuvres sont données à voir à l'échelle de la planète, le paysage, lieu ouvert et grandiose, n'ayant d'autre limite que celle du champs optique humain. Il est pressenti comme support de l'œuvre et non comme sujet.
On comprend pourquoi la taille et l'échelle deviennent des instruments de réflexion philosophique autant qu'artistique, pour cet artiste qui sera contraint d'utiliser des outils comme des bulldozers, des pelleteuses ou des grues pour "sculpter".
Ces procédés de construction lourde ont une espèce de grandeur primordiale dévastatrice et sont, par de nombreux côtés, plus surprenants que le projet abouti.
Les œuvres de Smithson son amenées à vivre les transformations que la nature leur impose, généralement elles disparaissent. Il nomme ses sculptures, des "earthworks".

Quelques œuvres de Robert Smithson:




*Spiral Hill, qui est une parodie de la Tour de Babel, faite à Emmen, en Hollande pendant l'été 1971, en même temps que Broken Circle, auquel elle est intimement liée




                La Terre est utilisée comme matériau actif de l'œuvre. Elle est à la fois fond et forme. Smithson reprend les théories classique de l'art, tant au niveau de la composition que des couleurs, en s'intéressant au contenu biologique de l'eau qui lui donne une couleur et à la topographie du lieu, laquelle par exemple, l'a influencé dans ses recherches plastiques pour la sculpture en forme de spiral, Spiral Jetty.


Spiral Jetty

Une oeuvre du Land Art

           Le Land Art est une tendance de l'art contemporain, utilisant le cadre et les matériaux de la nature (bois, terre, pierres, sable, rocher, etc.). Le plus souvent, les œuvres sont à l'extérieur, exposées aux éléments, et soumises à l'érosion naturelle ; ainsi, certaines ont disparu et il ne reste que leur souvenir photographique. Les premières œuvres ont été réalisées dans les paysages désertiques de l'Ouest américain à la fin des années 1960. Les œuvres les plus imposantes, réalisées avec des équipements de construction, portent le nom d'Earthworks (littéralement terrassements).
           Avec les artistes du Land Art, la nature n'est plus simplement représentée mais c'est au cœur d'elle-même que les créateurs travaillent. Ils veulent quitter les musées et les galeries avec leurs tickets d'entrée et heures d'ouverture afin de véritablement « sortir des sentiers battus ». L'œuvre doit être non plus une valeur marchande vouée à une élite mais une véritable expérience liée au monde réel. Les œuvres sont souvent gigantesques.

Description
  
           Spiral Jetty, chef d'œuvre du Land Art, naît de la forte impression ressentie par Smithson lors de sa visite du Grand Lac Salé, dans l'Etat américain de l'Utah. L'artiste attiré par la coloration rouge  de l'eau, y construit une spiral, symbole universel lié au culte solaire et à l'infini, qui suscite l'expérience d'un décentrement constant.





             Elle a été réalisé en avril 1970 à Rozel Point, sur la rive nord du Grand Lac Salé.
Spiral Jetty prend la forme d'un spiral de 450m de long et de 4m de large, s'enroulant dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Bâtie à l'aide de boue, de cristaux de sel, de rochers de basaltes et d'eau, ces 6550 tonnes fût déplacé à l'aide de deux dumpers, un grand tracteur et un chargeur. La construction débuté en avril 1970, durera six jours et employa 625 personnes.

             Originellement composée de roche basaltique noire et d’une eau rougeâtre, Spiral Jetty apparait maintenant largement blanche que fond rose à cause des incrustations de sel et du niveau inférieur du lac.
Smithson aurait choisi le site de Rozel Point à cause de la couleur rouge de ses eaux et de sa correspondance avec la mer primitive. Il aurait également été attiré par les vestiges industriels du Golden Spike National Hostoric Site tout proche ainsi que par un ancien ponton et quelques tours de forage pétrolier abandonnées.







              Il existe un rapport corporel très prégnant, au point de conditionner, voire de transformer la perception du spectateur, car sa taille empêche d'avoir une vision globale, puisqu’il rentre dans l'œuvre, comme si il visitait sa propre intériorité.
Smithson: "la taille détermine un objet, mais l'échelle détermine l'art". Pour Smithson, "être dans l'échelle de Spiral Jetty, c'est être en dehors d'elle". En effet, ses dimensions ne permettent pas de la voir en entier, la vision de cette œuvre n'est concevable qu'en hauteur, Smithson parlait "d'art aérien".




Une bonne partie de ses réflexions préliminaire proviennent de l'examen des cartes topographiques et aériennes, puis de la collecte d'un certains nombres d'informations météorologiques.


 Durée de l'oeuvre

             Spiral Jetty s'avance en saillie, et n'est visible que lorsque l'alititude de sa surface descend en dessous de 1280m. C'est une oeuvre éphémère, sur un long terme, qui de temps en temps, émerge de l'eau. Cette monumentale structure est un témoignage de la dominance de la nature sur l'homme. C'est un art éphémère : l’oeuvre est vouée à disparaître sous l’effet des éléments naturels.


              Au moment de sa construction, le niveau de l'eau était anormalement bas à cause d'une sécheresse. Au bout de quelques années, le niveau est remonté à la normale et a submergé l'œuvre pendant une trentaine d'année. A la suite d'une autre sécheresse, la jetée a émergé à nouveau en 2004 et est resté complètement exposée à l'air libre pendant presque un an. Le niveau de l'eau est monté à nouveau au printemps 2005 et a partiellement submergé l'œuvre une nouvelle fois.



               Pour le moment, nous ne  pouvons rencontrer cette earthworks que sous la forme de photos ou de films. Les films vont permettent de faire émerger un autre rapport à l'œuvre, beaucoup plus intéressant, qui ne passe pas par le désir de la possession mais par l'émotion de vivre son élaboration en temps réel.


L'avenir de Spiral Jetty

                L'œuvre fut financée en partie par un don de 9000$ de la Virginia Dawn Gallery de New York. Le site se vit accorder un  bail de 20ans.
Smithson mourut dans un accident d'avion trois ans après la réalisation de son œuvre. La sculpture est actuellement la possession de la Dia Art Foundation à New-York, après l'avoir acquise des descendant de Smithson en 1999;



                Du fait de son exposition actuelle aux éléments et des dégâts provoqués par un nombre croissant de visiteurs, la préservation de Spiral Jetty a été évoquée. La décoloration des rochers et la baisse du niveau du lac ayant altéré les couleurs, il a été proposé de renforcer la sculpture et de restaurer ses couleurs initiales en ajoutant de nouveau rochers, tout en conservant l'esprit de l'original.
La pertinence de cette opération est compliquée par les déclarations ambiguës de Smithson, qui a exprimé son admiration pour l'entropie et qui destinait ses travaux à imiter les caractéristiques terrestres, tout en leur épargnant les perturbations et la destruction.



Pour conclure

               Smithson à relié l'art à la science de manière naturelle, tout simplement parce qu'il ne pouvait pas en être autrement pour concevoir ses œuvres.
Si l'on transposait la conception artistique de Spiral Jetty, aujourd'hui, c'est à dire avec un décalage d'une 40 aine d'années, on mesurerait à quel point elle est novatrice concernant le rôle du jeu mental que Smithson a insufflé à son œuvre et imposé au spectateur.
Cette conception de l'art reste donc très actuelle pour tous les acteurs artistiques y compris les institutions et le marché de l'art, qui ont parfaitement intégré cette vision de l'art hors les murs, en nous proposant d'institutionnaliser des ieux d'exposition "sauvage".



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Joana Vasconcelos Versailles



Du 19 juin au 30 septembre 2012, le château de Versailles présente l'exposition Joana Vasconcelos Versailles dans les Grands Appartements et les jardins.

Le château de Versailles est le lieu de l’art par excellence, un lieu dans lequel les artistes se sont toujours sentis chez eux, l’investissant non comme un lieu d’exposition, mais bien comme un lieu habité par l’art. C’est un espace plein, complet, riche, où rien en apparence ne semble pouvoir être ajouté. C’est le décor idéal pour célébrer l’audace, l’expérimentation et la liberté ; le génie créatif apprécié comme nulle part ailleurs.
Si mon travail se développe autour de l’idée que le monde est un opéra, Versailles incarne l’idéal opératique et esthétique qui m’anime. Les œuvres que je propose existent pour ce lieu, je les vois liées à Versailles, de manière intemporelle. Quand je parcours les salons du Château et ses jardins, je sens l’énergie d’un espace qui gravite entre la réalité et le rêve, le quotidien et la magie, le festif et le tragique. J’entends encore l’écho des pas de Marie-Antoinette, la musique et l’ambiance festive des salons. Comment serait la vie à Versailles si cet univers exubérant et grandiose était transféré à notre époque ?
Interpréter la dense mythologie de Versailles, la transporter dans la contemporanéité, évoquer la présence d’importantes figures féminines qui l’ont habité, en s’appuyant sur mon identité et mon expérience de femme, portugaise, née en France, sera certainement le défi le plus fascinant de ma carrière.






Joana Vasconcelos








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Photos surréalistes par Kevin Corrado


Le travail photographique de Kevin Corrado, artiste américain.
Le photographe travaille sur le surréalisme en modifiant ses clichés à l’aide d’outils informatiques pour un rendu intrigant.







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Land Art par Cornelia Konrads


L’artiste allemande, Cornelia Konrads, crée des installations hallucinantes in situ dans les espaces publics, parcs et jardins privés à travers le monde. Son travail est souvent ponctué par l’illusion d’apesanteur, où les objets empilés (branche, buche, pierre) semblent être suspendus dans les airs, renforçant le caractère temporaire de l’installation.






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Panic Room / Tilt


Originaire de Toulouse, Tilt est un graffeur de renommée internationale. Ici il crée une œuvre ahurissante intitulée “Panic Room” à l’intérieure de l’hôtel du Vieux Panier à Marseille.









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Isidro blasco




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Christo et jeanne claude